Artisanat japonais : un héritage culturel menacé d’extinction


Le Japon est reconnu pour son perfectionnisme, à la fois pour ses produits industriels et pour son artisanat. Mais si les premiers s’en sortent assez bien, et ce malgré la crise, les second sont de plus en plus proches de disparaître. Alors même qu’ils représentent un grand héritage culturel.

Les japonais se plaignent rarement et, on n’imagine donc pas la menace lorsque l’on entre dans une boutique artisanale. Lorsqu’on demande à un artisan comment vont les affaires, il répond généralement poliment « pas très bien » mais ne détaille pas. Les artisans parviennent à vivre de leur art. Le problème est qu’ils ne peuvent plus ^prendre d’apprentis et donc  qu’ils ne transmettent plus leurs savoir-faire.

Le marché a beaucoup évolué depuis un demi siècle. Pendant les années 70, la croissance japonaise était encore élevée et les produits de luxe, dont fait parti l’artisanat traditionnel, fonctionnaient très bien. La crise japonaise des années 80 et la mode des produits européens ont provoqué une chute vertigineuse de la demande. -70% pour le marché du kimono, des statistiques à peine meilleures pour les laques japonaises, qui survivent grâce à la cérémonie du thé. Quelques produits, comme les poupées kokeshi, s’en sortent mieux. Mais la tendance générale est à la baisse.

Il est vrai que ces produits sont très chers – un kimono neuf coûte plusieurs milliers d’euros. Mais la disparition des ces produits signifierait aussi la disparition d’une partie de la culture japonaise et par là même de la culture mondiale.

Les réaction du gouvernement sont assez faibles, sans doute parce qu’avec vingt années de crise, celui-ci a d’autres problèmes en tête que la défense de son artisanat. Des programmes locaux, dont l’accord d’échange entre les Chambre de Commerce de Paris et de Kyoto, essayent toutefois de promouvoir de nouveaux marchés. C’est au sein de cet échange qu’est née la boutique en ligne Kyototradition, artisanat japonais authentique. Celle-ci a pour objectif de promouvoir les produits japonais en France. En augmentant la demande, elle espère participer à la défense de la culture japonaise. Mais surtout, elle espère sensibiliser le public française en lui faisant découvrir le monde de l’art traditionnel japonais, en particulier par l’intermédiaire de son blog sur le Japon traditionnel.