La TVA à 19,6% menace t-elle l’avenir de la chirurgie esthétique en France ?


L’avenir de la chirurgie plastique en France est-il fortement menacé par la mise en place d’une TVA à 19,6%  ? C’est la question qui sous tend la prise de parole de nombreux chirurgiens interloqués par la mise en place de cette taxe qui concernera les actes dits à vocation purement esthétique comme la pose de prothèses ou l’aspiration des graisses localisées.

Aujourd’hui encore sur le site Atlantico, un praticien du sud de la France s’exprime dans ce sens en précisant que cette décision ne va qu’ajouter au déclin de la professions dans l’hexagone. Pourquoi cet argument retient-il l’attention ? Pour deux raisons.

La première est que jusqu’à présent , les médecins concernés ont mis en avant le fait qu’un impôt même indirect sur leur pratique allait automatiquement avoir impact sur les prix et donc sur les plus modestes. Ce qui est d’autant plus important à signaler que ceux-ci ont souvent besoin d’une intervention pour améliorer leur apparence pour pouvoir se sentir plus à l’aise en société et même décrocher un emploi.

La deuxième raison est plus un étonnement. Beaucoup de statistiques s’accordent à montrer que la chirurgie de remodelage du corps est en plein boom. La France est même classée 9 ème dans le classement des pays qui font le plus d’interventions par an. On sait par ailleurs qu’à l’horizon 2014, la croissance du secteur devrait être de + 20%.

Alors pourquoi ce cri d’alarme alors même que tout semble aller pour le mieux ? Le chirurgien cité donne un éclaircissement supplémentaire sur la question. En réalité-dit-il, cette taxe va renforcer encore plus la concurrence internationale. Car dans d’autres pays européens et plus encore dans certains pays du bassin méditerranéen comme la Tunisie, on propose déjà des offres  beaucoup plus avantageuses. En effet, les prix unitaires des opérations y sont à la fois moins chers mais il y a de vraies opportunités de prises en charge qui incluent également l’hébergement comme dans cet exemple assez significatif de ce qui se passe ailleurs.

On a donc le sentiment que les experts français se retrouvent encore une fois en porte à faux entre l’Etat et le public chez qui leur réputation n’est déjà pas toujours très positive. Faute d’un discours volontariste gouvernemental visant à encourager l’éclosion d’un vrai tourisme médical, la France peut encore une fois se faire devancer par certains de ses voisins et certains autres pays mieux disant en matière de tarification de santé.

La TVA sur la discipline entre en vigueur aujourd’hui. Il faudra donc suivre ses effets et voir si le pronostic de ce médecin se vérifie.