Mise en pratique du DIF au sein des entreprises : le résultat de l’enquête Demos 2010


Dans le cadre des Trophées du DIF 2010, Demos s’est penché sur le droit individuel à la formation et plus précisément sur la manière dont il est mis en œuvre dans les entreprises. Les résultats de l’enquête permettent de définir une tendance globale concernant l’utilisation DIF.

Etat des lieux de la pratique du DIF en 2010

L’utilisation du DIF est plus ou moins importante selon les entreprises. Certaines sociétés associent leur plan de formation à un DIF résiduel, d’autres ont intégré le DIF à leurs pratiques de formation. D’autres encore n’assurent purement et simplement aucune promotion du DIF.

D’une manière générale, les entreprises du secteur privé sont moins méfiantes que celles du secteur public vis-à-vis du DIF : celui-ci n’est désormais plus considéré comme une variable à risque mais comme un investissement à gérer en fonction des possibilités ou des valeurs ajoutées attendues.

Le taux de refus des demandes de formation est cependant plus élevé que dans les années passées. Le nombre de sollicitations augmente. La crise a provoqué une restriction budgétaire et les salariés qui formulent une demande de DIF n’identifient pas toujours la politique et les choix de leur entreprise. Les OPCA, eux, semblent refuser plus fréquemment de financer les formations professionnelles.

Dans le public et le privé, la manière de gérer les demandes de formation est globalement la même : les entreprises répondent en majorité aux demandes au cas par cas et au fur et à mesure. 30 % d’entre elles seulement ont défini une politique du DIF, alors que celui-ci fait normalement partie de la politique de formation d’une entreprise.

Quel avenir pour le DIF ?

D’après l’enquête Demos, l’avenir du DIF paraît plus rose dans le secteur privé que dans le secteur public. En effet, 60 % des entreprises publiques adoptent une politique plutôt restrictive vis-à-vis du DIF , en ne communiquant que peu d’informations à ce sujet et en n’incitant pas à utiliser ce droit à la formation. Seules 20 % sont proactives et incitatives et 20 % adoptent une position plutôt neutre sur la question. Dans le secteur privé, les résultats sont bien différents : 54 % des entreprises sont proactives et incitatives au regard du DIF, 43 % sont considérées comme plutôt neutres et seulement 3 % des entreprises sont jugées restrictives.

Cependant, même si 40 % des entreprises publiques ne comptent pas renforcer leur politique de DIF de manière significative, 60 % prévoient un développement régulier du DIF. L’étude démontre à nouveau l’avance du secteur privé par rapport au secteur public : 54 % des entreprises privées prévoient de développer le DIF de manière régulière et 23 % de manière importante.

Enfin, le secteur public comme le secteur privé n’a majoritairement pas constaté d’effet provoqué par le DIF sur le budget formation. Certaines entreprises publiques ont même vu augmenter ce dernier. Les entreprises privées quant à elles sont plus confiantes en l’avenir du financement du DIF par rapport à 2009. C’est un bon présage pour le développement du DIF et sa promotion auprès des salariés