Enquête Demos 2010 : comment le DIF est-il perçu auprès des salariés ?


À l’occasion des Trophées du DIF et de la Professionnalisation 2010, Demos a réalisé un sondage auprès d’un panel de salariés du secteur public et privé afin d’obtenir leur vision du DIF. L’enquête révèle que si l’existence du Droit Individuel à la Formation professionnelle est bien connue de tous, ce droit est encore peu exercé, faute d’information sur son utilisation.

Une bonne connaissance du DIF en général

En grande majorité, l’existence du DIF est bien assimilée par les salariés, qu’ils travaillent dans le secteur public ou privé : 94 % des répondants dans le secteur public connaissent le droit à la formation professionnelle. Quant au secteur privé, ils sont 95 % des interrogés à savoir qu’ils disposent de ce droit. Les entreprises ont d’ailleurs très bien relayé l’information en interne. Ainsi, 64,3 % des salariés du public et 65,9 % des salariés du privé ont « entendu parler du DIF » grâce au département RH/formation de leur entreprise.

Le sondage démontre également que les interrogés sont bien renseignés sur les modalités de la mise en place du DIF : une grande majorité d’entre eux savent que le droit à la formation professionnelle n’est pas réservé aux cadres et qu’il existe un plafond maximum pour le cumul des heures de formation. Un clivage existe tout de même entre le secteur public et privé : les salariés du privé sont moins nombreux que les salariés du public à penser, à tort, que l’entreprise ne peut pas refuser une demande de formation professionnelle. Enfin, le système de financement des formations reste obscur pour l’ensemble des salariés des deux secteurs : ils sont une majorité à croire que le DIF est entièrement financé par l’entreprise.

Une utilisation du DIF encore trop rare

Si la plupart des interrogés dans le secteur public et privé connaissent leur nombre d’heures acquises dans le cadre du DIF, 50 % d’entre eux ne savent pas comment utiliser leur droit ou quelle formation professionnelle effectuer. Ainsi, le mode d’emploi du DIF est un véritable obstacle à la progression de ce dernier. Même si le taux d’utilisation des heures de formation chez les personnes interrogées est supérieur à la moyenne nationale, on constate que 47 % des salariés du public et 49 % des salariés du privé n’ont pas encore exercé leur droit.

D’autre part, dans les deux secteurs, les bénéficiaires du DIF privilégient une formation professionnelle centrée sur le développement personnel, la communication et l’efficacité personnelle. Quant aux nouvelles technologies, elles ont encore du chemin à parcourir au sein des entreprises : dans le secteur public, 51 % des sondés n’ont jamais suivi de formation e-learning et 26 % ne connaissent pas cette méthode d’apprentissage. Le secteur privé s’en sort légèrement mieux : 47 % n’ont jamais bénéficié de ce type de formation professionnelle et 18 % ne savent pas en quoi elle consiste.