Quand Google tente d’investir le marché des PME et TPME


Une offre dont on parle beaucoup en ce moment, et qui va être présentée dans les grandes villes de France à travers une tournée en bus, c’est celle de Mon Entreprise en Ligne qui package sous le patronnage du Ministère des Finances :

  1. un site web et un nom de domaine gratuit pendant un an
  2. un coupon Adwords de 100€ pour tester la publicité sur Internet gratuitement
  3. une hotline gratuite pour aider à mettre en place son site

Amener de nouvelles entreprises sur internet

Cette offre, qu’on retrouve dans plusieurs pays (Belgique, Allemagne, Royaume Uni, Australie…) est sous des couleurs « françaises » une vaste opération menée par Google à travers le monde. Partout le squelette de l’offre est le même, à quelques détails près. Partout on « offre » gratuitement ce qui est déjà gratuit (l’inscription sur Google Adresses, le coupon de bienvenue de Google Adwords, que chacun reçoit à la création de son compte) et un service web très limité, qui permet tout au plus un site « carte de visite ».

L’objectif de cette opération de marketing est de séduire des entreprises par encore présentes sur Google, de les amener, via la gratuité, à utiliser Internet, et, on espère, à en découvrir les avantages.

Mais l’offre n’est pas obligatoirement aussi séduisante qu’elle en a l’air. Mon Entreprise en Ligne est bien présentée, simplement… c’est difficile de connaître exactement les conditions, et ce qu’on achète réellement, ce à quoi on s’engage sur la durée.

Le risque est aussi que des professionnels attendent trop de ce site gratuit, ne se rendent pas compte qu’il ne suffira pas, sans publicité, sans effort rédactionnel, sans référencement à leur apporter des clients. Et qu’à la fin de l’année de gratuité, ils abandonnent, déçus, sur le thème « j’avais bien raison, internet ça ne sert à rien ».
On ne choisit pas l’emplacement de sa boutique au hasard, on ne choisit pas la décoration de sa vitrine au hasard, on ne fait pas de la pub pour une salle de concert dans un journal médical, sur internet c’est pareil. Il faut comprendre son propre besoin, intégrer son site web à sa propre stratégie.

Est ce qu’un artisan, un commerçant, une TPME a une stratégie web ?

Oui, toujours, de fait. Mais si il ne s’en rend pas compte, il y a de fortes chances pour que cette stratégie ne soit pas très efficace. C’est une question que je pose souvent quand je commence un site web : « quels sont vos concurrents sur internet ? quels sont leurs mots clés ? quels sont vos mots clés ? » et après la phase de l’audit de référencement on s’aperçoit souvent que les réponses données étaient fausses.

On ne souscrit pas à une offre gratuite parce qu’elle est gratuite. On prend une offre qui correspond à son besoin, et si, en plus, elle est gratuite, ou pas chère du tout, tant mieux. Mais tant qu’elle est rentable, c’est à dire tant qu’elle permet de dégager plus de marge que ce qu’elle coute, c’est une bonne offre.

Chaque professionnel doit faire ses comptes, ce que coute un client, ce qu’il lui rapporte, ce qu’il peut espérer avec un site web. Si il ne sait pas faire, il doit demander à des pros, comprendre ce qu’on lui dit, et choisir.

Il y a d’autres offres que Mon entreprise en ligne. Certains hébergeurs font des offres spéciales, trois mois ou un an d’hébergement gratuit. Il faut toujours prendre le temps de choisir. Et ne pas se laisser impressionner par le label « Ministère des Finances » (parce que le responsable du service qui labellise, Frédéric Lefebvre, a prouvé plusieurs fois qu’il ne comprend pas très bien internet)

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Marie-Aude Koiransky-Ballouk
Lumière de Lune
Communication et Web
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