Colombie:Mémoire du Nouveau Monde


La Colombie n’est pas une destination de voyage classique.
Affrontant l’océan dans son écrin de murailles, Carthagène des Indes est un joyau de l’architecture coloniale espagnole. Elle garde les traces d’un passé héroïque et brutal. C’est ici que siègea l’Inquisition. Ici qu’accostèrent les navires négriers.
Cartagena de Indias, Carthagène des Indes… Son seul nom fait rêver. Fondée par un hidalgo au nom de poète *, elle est un véritable joyau posé au bord de l’océan, dans un écrin de murailles et de forteresses. De son passé de près de cinq siècles, on saura qu’il fut espagnol, héroïque et brutal. Car c’est par ce port que transita une immense partie de l’or et des pierres précieuses volés aux Amérindiens. C’est ici, avec Lima et Mexico, que siégea l’Inquisition dès 1610 et que l’on instruisit maints procès en hérésie et sorcellerie. Ici encore qu’accostaient les navires négriers. Mais cette ville résista en 1815 à la soldatesque espagnole, perdant 6 000 de ses habitants, quand, après avoir proclamé son indépendance, elle se vit assiégée par les armées de Ferdinand VII qui, de Madrid, voulait remettre au pas les colonies rebelles.
De ce passé de violence, rien n’est encore effacé. Et les pauvres, ici, ne sont jamais aussi pauvres, et méprisés, que lorsqu’ils sont africains ou amérindiens d’origine. Rien de tout cela ne peut être ignoré avant de parcourir l’une des plus belles villes du Nouveau Monde. Comment décrire ces architectures altières, ces façades hardiment colorées aux longues galeries de bois surplombant des guirlandes de balcons croulant sous des cascades de jasmins et de bougainvillées ? Comment dire ces demeures superbes, dont les patios jalousement cachés semblent être la quintessence de l’éden ; ces rues ombreuses et sonores la nuit, où l’on croit toujours voir scintiller quelque épée de conquérant? Ces places et leurs terrasses de cafés joyeuses, magnifiques salons de plein air dont les murs abritent des palais ou des églises. Comment décrire ce fascinant squelette de la plaza de Toros de la Serrezuela ? Ces façades de théâtres eurent leurs heures de gloire vers 1900. À l’intérieur des murs, palais, cloîtres et cathédrale sont autant de joyaux de l’architecture coloniale des xvie, xviie et xviiiesiècles. Mais il existe tout un quartier édifié à la fin du xixe siècle : el barrio de Getsemani, de l’autre côté du paseo de Los Martires, paraît droit sorti des studios du cinéma sud-américain des années 1940-1950. C’est ici, calle de l’Arsenal, que se concentre la vie nocturne, bien loin du quartier moderne de Bocagrande, bien loin aussi des banlieues misérables. Il y règne une atmosphère ténébreuse qui évoque un monde oublié, hanté de femmes fatales et de beaux aventuriers. En Colombie, vous pourrez séjourner dans des auberges de jeunesse.
  • Est proposé par sales77 |
  • Le 10 juillet 2013 |
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